Vendredi 16 mai 2025, le Technopôle de Sainte-Croix approfondissait le thème du contrôle non-destructif lors d’un nouveau Focus Découverte. Les techniques de contrôle non-destructif sont très nombreuses et peuvent aller du simple toucher, pour des défauts de surface, à la tomographie, qui permet de repérer des défauts au sein d’un composant.
Pour nous aider à sélectionner la bonne méthode de contrôle, Jean-Pascal Reymondin, directeur de l’institut COMATEC de la HEIG-VD, propose de répondre à une série de questions : l’objet est-il soumis à une règlementation ; quelles sont la matière et les dimensions de l’objet ; à quel endroit se situe l’objet à contrôler ; quelles discontinuités ou quels défauts pourrait-on trouver ; quelle est la fréquence des contrôles. Cette présentation a été illustrée par de nombreux exemples tirés de l’expérience et de l’expertise de Jean-Pascal Reymondin.
Le focus a ensuite été mis sur les systèmes de vision, associés à des algorithmes puissants. Melos Lajqi, ingénieur de vente chez Cognex, nous rappelle que sur 360 millions d’ouvriers dans les usines, 35 millions sont des opérateurs de qualité. Les systèmes de vision ne vont pas remplacer toutes ces personnes, mais peuvent permettre de réduire la pénibilité du travail. Cognex propose des caméras avec un algorithme « Edge Learning » intégré : sur la base d’images de produits conformes et non conformes, le système de vision peut identifier les composants avec défauts. Lorsqu’une grande puissance de calcul est nécessaire, l’algorithme « Deep Learning » est déporté sur un PC industriel. Melos Lajqi a présenté des exemples : contrôle des soudures, identification d’inscriptions sur des produits alimentaires ou alignement de composants dans des assemblages, ce qui montre que les domaines d’application sont multiples !
François Aeby, directeur des techniques avancées de Dentsply Sirona, a partagé son expérience d’utilisateur des systèmes de vision Cognex avec Deep Learning. Cette technologie est notamment utilisée pour contrôler la forme des filets des limes rotatives de quelques dixièmes de millimètres de diamètre. L’algorithme a été nourri par plus de 1000 images pour atteindre le niveau nécessaire.
Finalement Olivier Guiraud, expert en tomographie chez Rubis Control, a présenté les caractéristiques et applications des tomographes de laboratoire, ainsi que le tomographe synchrotron de Grenoble. Ces technologies font l’acquisition de 500 à 5’000 images de l’élément à contrôler puis reconstituent un modèle 3D de l’élément. Les différentes densités de la matière sont affichées en niveaux de gris.
L’ensemble des tomographes auxquels Rubis Control a accès permet d’inspecter une large palette de produits et dans des conditions particulières : pièces en acier à côté de pièces en plastique, granulométrie et homogénéité de matières au stade de la recherche, scan sous sollicitations thermiques ou mécaniques, visualisation du mouvement de composants à l’intérieur d’un assemblage. Comme le dit Olivier Guiraud, « la tomographie est une histoire de compromis » : niveau d’énergie, résolution et sensibilité de détection sont liés, et dépendent du défaut recherché, de la pièce à analyser et du tomographe utilisé… d’où la série de questions auxquelles Jean-Pascal Reymondin propose de répondre avant de se lancer dans un contrôle.
Un grand merci aux participants ainsi qu’aux orateurs, Jean-Pascal Reymondin, Melos Lajqi, François Aeby et Olivier Guiraud, pour la qualité de leurs interventions.
Cet événement a eu lieu le
vendredi 16 mai 2025
de 13h30 à 16h30